Les 10 erreurs à éviter quand on crée son entreprise : conseils pour bien démarrer
- ÉVO
- 24 juil.
- 10 min de lecture

Créer son entreprise, c’est plus qu’un projet professionnel : c’est souvent un rêve personnel, une quête de liberté, de sens ou de succès. Mais entre l’enthousiasme du départ et la réalité du terrain, le fossé peut être grand. En France, près de 50 % des entreprises cessent leur activité dans les cinq premières années. Souvent, non pas à cause d’un mauvais produit ou d’un manque de volonté, mais à cause d’erreurs évitables.
Manque de préparation, mauvais choix stratégiques, isolement, ou encore négligence des aspects juridiques ou financiers… les pièges sont nombreux. Pourtant, en connaissant les erreurs les plus fréquentes, il est possible de s’en prémunir, d’avancer plus sereinement et d’augmenter ses chances de réussite.
Voici 10 erreurs classiques que rencontrent de nombreux entrepreneurs débutants, avec des conseils concrets pour les éviter.
Erreur n°1 : Se lancer pour les mauvaises raisons… ou suivre un effet de mode
"Créer une marque de vêtements parce que tout le monde le fait", "ouvrir un coffee shop parce que c’est tendance", ou encore "lancer un concept qui a cartonné aux États-Unis"... Ces raisons peuvent paraître excitantes sur le moment, mais elles manquent souvent de fond. L’entrepreneuriat ne se réduit pas à une impulsion ou à une inspiration passagère. Il demande de l’engagement sur le long terme, de la résilience… et du sens.
Créer pour les autres, pas juste pour soi.
Une entreprise n’existe que parce qu’elle apporte une solution à un besoin réel. Ce n’est pas votre idée qui est "géniale", c’est l’adéquation entre votre offre et un marché réel qui compte. Autrement dit : ce n’est pas ce que vous voulez vendre qui importe, mais ce que vos futurs clients veulent acheter.
Avant de vous lancer, prenez du recul : pourquoi voulez-vous entreprendre ? Quelle est votre mission ? Que voulez-vous apporter à vos clients ? Si votre motivation repose uniquement sur une tendance, la lassitude ou l’échec risquent de ne pas tarder.
Erreur n°2 : Négliger le bilan personnel
Avant même de réfléchir à un business plan, à une étude de marché ou au choix du statut juridique, une étape fondamentale s’impose : faire un bilan personnel. Trop souvent ignoré, ce travail d’introspection est pourtant déterminant.
Créer une entreprise, c’est accepter un niveau d’incertitude élevé, des horaires parfois irréguliers, et une implication émotionnelle et financière forte. C’est aussi savoir se vendre, prendre des décisions seul(e), encaisser les refus, gérer le stress et rester motivé même quand tout ne va pas comme prévu.
Voici quelques questions essentielles à se poser :
Suis-je prêt(e) à sortir de ma zone de confort ?
Ai-je les compétences nécessaires ou suis-je prêt(e) à me former ?
Quel impact ce projet aura-t-il sur ma vie personnelle ?
Ai-je un bon équilibre entre ambition et lucidité ?
Suis-je entouré(e) de personnes qui me soutiennent ?
Ce bilan permet d’identifier vos forces, mais aussi vos limites, afin d’en tenir compte dans la construction du projet (recherche de partenaires, formations, délégations…). Mieux vaut prévenir que guérir !
Erreur n°3 : Ne pas définir clairement son offre et sa cible (et négliger l’étude de marché)
C’est l’un des écueils les plus fréquents chez les entrepreneurs débutants : vouloir vendre un produit ou un service avant même de savoir à qui il s’adresse, et sans s'assurer qu’il y a une vraie demande.
Une offre mal définie, trop large, ou trop vague, ne peut convaincre personne. Il ne suffit pas d’avoir une "bonne idée" : encore faut-il savoir à qui elle est destinée, pourquoi elle est utile, et en quoi elle est différente ou meilleure que ce qui existe déjà.
Prenons un exemple :
“Je veux ouvrir un salon de thé bio.”
Très bien. Mais à qui s’adresse-t-il ? À quel prix ? À quel moment de la journée ? Dans quel quartier ? Quels concurrents sont déjà présents ? Et surtout : qu’est-ce qui fera que les gens viendront chez vous et pas ailleurs ?
Pour répondre à ces questions, l’étude de marché est indispensable. Elle vous permet :
d’identifier vos clients idéaux (personas),
de comprendre leurs habitudes, leurs attentes, leurs freins,
d’analyser vos concurrents,
et de construire une offre claire, ciblée et différenciante.
Ce travail vous aidera à bâtir un business model réaliste et à prendre des décisions éclairées (prix, lieu, canaux de communication, etc.). Ne le négligez pas : il est bien plus rentable de corriger votre idée sur le papier que de le faire après avoir investi temps et argent dans une mauvaise direction.
Erreur n°4 : Négliger la communication autour de son produit ou service
Beaucoup d’entrepreneurs pensent que la qualité de leur offre se suffira à elle-même pour séduire les clients. Or, dans un marché saturé d’informations et de sollicitations, même le meilleur produit du monde peut passer inaperçu sans une communication efficace.
Communiquer, ce n’est pas simplement publier une photo sur Instagram ou créer un logo : c’est construire un message clair, cohérent et différenciant, aligné avec les attentes de vos cibles. Cela passe par un positionnement fort, une identité visuelle professionnelle, des canaux bien choisis (réseaux sociaux, site web, bouche-à-oreille, presse locale, etc.) et un pitch percutant capable de résumer votre valeur ajoutée en quelques secondes.
Un pitch flou, une communication incohérente ou une absence totale de présence en ligne peuvent générer de la méfiance… voire détourner vos prospects. Le digital est aujourd’hui incontournable, même pour des activités locales : votre vitrine en ligne est souvent le premier point de contact avec vos futurs clients.
Conseil : commencez par définir vos personas (profils clients types) : quels sont leurs besoins, leurs freins, leurs habitudes de consommation, où passent-ils du temps en ligne ? À partir de là, identifiez les bons canaux pour les toucher : réseaux sociaux, site web, newsletters, événements, etc.
Mais avoir les bons canaux ne suffit pas. Il faut aussi rendre votre contenu visible, notamment via le référencement naturel (SEO). Votre site peut être superbe, mais s’il n’apparaît pas dans les premiers résultats de recherche Google, il restera invisible. Soignez vos mots-clés, vos titres, vos balises, la structure de vos pages, et pensez à rédiger régulièrement des contenus utiles (articles, guides, FAQ) pour améliorer votre positionnement sur les moteurs de recherche.
Erreur n°5 : Sous-estimer les coûts et mal gérer sa trésorerie
Vous avez une idée, un nom, peut-être même déjà des clients potentiels… Mais avez-vous bien évalué combien va vous coûter ce projet dans les 3, 6 ou 12 prochains mois ?
La mauvaise gestion financière reste l’une des premières causes de faillite chez les jeunes entreprises. Trop souvent, on sous-estime les charges fixes (loyer, assurance, abonnements logiciels…), on oublie les imprévus (panne de matériel, retard de paiement…) ou on surestime ses premières rentrées d’argent. Résultat : les fonds s’évaporent avant même d’avoir atteint l’équilibre.
La trésorerie, c’est le nerf de la guerre. Ce n’est pas seulement une question de rentabilité à long terme, mais de survie à court terme. Une entreprise peut être bénéficiaire sur le papier, mais en difficulté parce qu’elle manque de liquidités pour payer ses fournisseurs ou son loyer.
Conseil : établissez un plan de financement précis dès le début, prévoyez une marge de sécurité pour les imprévus, et mettez à jour vos prévisionnels régulièrement. Utilisez un outil de gestion ou faites-vous accompagner pour suivre de près vos flux de trésorerie. Mieux vaut anticiper une difficulté que la subir.
Erreur n°6 : Ne pas se renseigner sur les aides disponibles
Pourquoi financer seul ce que vous pouvez faire en partie financer ? De nombreuses aides financières, fiscales ou sociales sont disponibles pour les créateurs et repreneurs d’entreprise en France… mais encore faut-il les connaître.
L’ACRE (Aide à la Création ou Reprise d’Entreprise), l’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise), les prêts d’honneur, les subventions régionales, les exonérations de charges, les accompagnements gratuits ou cofinancés… autant de dispositifs qui peuvent vous offrir un coup de pouce déterminant au démarrage.
Beaucoup d’entrepreneurs passent à côté de ces aides faute d’avoir pris le temps de se renseigner, ou par peur de la "paperasse". C’est une erreur stratégique : ces ressources existent pour réduire les risques liés à l’entrepreneuriat.
Conseil : prenez contact avec les structures d’accompagnement locales comme la CCI, BGE, Initiative France, ou encore Pôle emploi si vous êtes demandeur d’emploi. Elles sauront vous orienter vers les bons dispositifs. Parfois, une seule aide peut faire la différence entre un projet avorté et une entreprise viable.
Erreur n°7 : Oublier la gestion administrative et légale
L’enthousiasme des débuts pousse souvent à aller droit au but : vendre, produire, communiquer… et repousser au lendemain les aspects juridiques et administratifs. Pourtant, ces fondations sont essentielles à la pérennité de votre activité.
Créer une entreprise, ce n’est pas seulement déclarer son activité. Il faut aussi choisir un statut juridique adapté (auto-entrepreneur, SASU, EURL…), souscrire les bonnes assurances, gérer ses obligations fiscales, penser à la protection de ses données clients, et parfois protéger sa marque ou ses créations.
Des négligences dans ces domaines peuvent entraîner des sanctions, des pertes financières ou des litiges. Par exemple, utiliser un logo sans vérifier s’il est déjà protégé, ou collecter des adresses mail sans consentement explicite, peut vous exposer à des risques juridiques.
Conseil : faites-vous accompagner dès le départ par un expert-comptable ou un conseiller en création d’entreprise. Il vous aidera à sécuriser vos démarches, choisir le bon cadre juridique et éviter les pièges réglementaires. N’attendez pas que les problèmes arrivent pour vous en occuper.
Erreur n°8 : Vouloir tout faire seul
Beaucoup d’entrepreneurs débutent avec une idée forte, une grande motivation, et… la volonté de tout gérer eux-mêmes. Cela peut sembler logique au départ : on veut réduire les coûts, garder le contrôle, ou encore éviter de perdre du temps à expliquer aux autres ce que l’on pourrait faire soi-même. Mais cette approche a vite ses limites.
Quand on essaie d’être à la fois commercial, graphiste, comptable, développeur, rédacteur web et community manager… on s’épuise. La qualité baisse, les tâches s’accumulent, on néglige le développement stratégique au profit de la simple gestion quotidienne. Résultat : on travaille beaucoup, mais on avance peu.
Les conséquences fréquentes :
Retards sur les projets prioritaires,
Burn-out ou perte de motivation,
Opportunités manquées par manque de temps,
Image peu professionnelle (site mal conçu, communication bancale…).
Conseil : Apprenez à vous entourer dès que possible. Ce n’est pas un luxe, c’est une stratégie de croissance.
Pour les tâches techniques ou chronophages, faites appel à des freelances qualifiés
Pour les sujets plus stratégiques (comptabilité, juridique, marketing…), sollicitez des experts ponctuellement.
Et si vous êtes prêt à constituer une équipe, commencez par des prestations externalisées avant d’embaucher en CDI.
Gardez une vision claire : votre énergie doit être investie là où vous êtes le plus utile, et non partout à la fois. L’entrepreneuriat est une aventure que l’on construit avec les autres, pas contre eux.
Erreur n°9 : Mal s’entourer ou recruter sans stratégie
S’entourer, c’est indispensable. Mais encore faut-il bien le faire. Combien d’entreprises se retrouvent ralenties – voire bloquées – à cause de tensions internes, de désalignements stratégiques ou de recrutements ratés ?
Associer un ami “parce qu’on s’entend bien”, embaucher dans l’urgence sans cadrer les missions, ou recruter un profil très qualifié mais mal aligné avec vos valeurs : ce sont des pièges fréquents.
Les risques :
Désaccords entre associés ou collaborateurs,
Absence de vision commune,
Mauvaise répartition des tâches,
Climat de travail tendu ou perte de motivation,
Coûts cachés (temps perdu, erreurs à corriger, mauvais onboarding…).
Conseil : Une entreprise qui fonctionne repose sur des rôles clairs, des objectifs partagés et une communication fluide.
Voici quelques actions concrètes à mettre en place :
Rédigez un pacte d’associés dès le démarrage si vous êtes plusieurs à créer l’entreprise : qui fait quoi, qui décide quoi, que se passe-t-il en cas de conflit ?
Définissez des fiches de poste précises pour chaque collaborateur, avec des indicateurs de suivi.
Intégrez un processus de recrutement simple mais structuré : qualification des besoins, entretiens, période d’essai réelle si possible.
Misez sur la culture d’entreprise dès le début : vos valeurs, votre manière de travailler, votre vision. Cela attirera les bons profils et créera une dynamique positive.
Mieux vaut avancer avec une petite équipe soudée et alignée qu’avec plusieurs personnes mal impliquées ou mal positionnées.
Erreur n°10 : Ne pas faire évoluer son entreprise avec son marché
Une erreur subtile mais redoutable : le manque d’adaptabilité. Beaucoup d’entrepreneurs s’attachent à leur produit ou service initial sans tenir compte des signaux du marché. Pourtant, même une bonne idée finit par s’essouffler si elle ne se transforme pas.
Dans un monde en constante évolution, l’immobilisme devient un risque. Les attentes des clients changent, les concurrents innovent, les canaux de communication évoluent, la technologie progresse. Ne pas s’ajuster, c’est se couper progressivement de son audience.
Les signes d’alerte :
Vos ventes stagnent malgré vos efforts,
Vos clients vous disent “c’est bien, mais…”,
De nouveaux concurrents apparaissent avec une approche plus actuelle,
Vous n’avez pas modifié votre offre depuis des mois (voire des années).
Conseil : Adoptez une posture d’apprentissage continu.
Mettez en place une veille régulière sur votre secteur, vos concurrents, les nouvelles attentes des clients.
Analysez les données de votre activité (taux de conversion, abandon, panier moyen, requêtes clients…) pour détecter les points de friction.
Recueillez et exploitez les retours utilisateurs : ils sont souvent une mine d’or pour ajuster votre offre.
Testez des évolutions (nouveaux formats, nouvelles cibles, nouveaux canaux) en version “bêta” pour valider avant d’investir.
Et surtout : acceptez de changer de cap si nécessaire. De nombreuses réussites sont nées d’un pivot stratégique bien pensé.
Rappelez-vous : la fidélité à votre mission ne vous oblige pas à rester figé dans vos premiers choix. Ce qui compte, c’est de rester pertinent, utile et aligné avec les besoins réels de votre marché.
Entreprendre, c’est apprendre… chaque jour
Créer son entreprise, c’est se lancer dans une aventure humaine, ambitieuse et parfois semée d’obstacles. C’est un chemin qui demande préparation, lucidité et capacité d’adaptation. Anticiper les erreurs les plus fréquentes, c’est déjà poser les fondations d’un projet solide et limiter les risques dès le départ.
Mais n’oubliez jamais : personne ne réussit seul. Savoir s’entourer, se faire conseiller, apprendre en continu, c’est ce qui distingue les projets qui durent de ceux qui s’essoufflent.
Que vous soyez en pleine réflexion ou déjà en train de structurer votre offre, soyez curieux, osez poser des questions, acceptez de vous remettre en question. L’entrepreneuriat, c’est autant une aventure économique qu’un développement personnel continu.
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